RPS et Document Unique

Vincent Caux,

chef de projet QVT et RPS

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Vincent s’est prêté au jeu des interviews Parole d’Expert pour parler des Risques Psychosociaux et de la manière d’intégrer les RPS dans le Document Unique…

VOTRE PARCOURS EN QUELQUES MOTS

Vincent CAUX : Je suis Chef de projets et consultant en Qualité de Vie au Travail et prévention des Risques Psychosociaux au sein du cabinet Ariane Conseil.

Je suis psychologue depuis 15 ans et depuis 12 ans je travaille dans le milieu de la prévention des risques psychosociaux et de la qualité de vie au travail dans les entreprises.

J’ai d’abord réalisé beaucoup d’accompagnement de salariés dans des situations difficiles au travail. Des situations de stress, de conflits, ou de changements difficiles. Puis très rapidement, j’ai pu travailler dans la formation des acteurs dans la prévention : managers, filières RH ou d’autres acteurs. J’ai ensuite réalisé des études de prévention en risques psychosociaux.

QUELLES SONT LES ACTIVITÉS D’ARIANE CONSEIL ?

Vincent CAUX : Chez Ariane Conseil, nous aidons les entreprises à intégrer dans leurs processus et dans leurs pratiques de Ressources Humaines, de management et d’organisation du travail, les questions de santé au travail, de handicap, et de qualité de vie au travail.

Concrètement, ça prend la forme de réflexions stratégiques sur lesquelles on peut les aider dans ce domaine de prévention, sur la mise en œuvre opérationnelle des plans et des actions de prévention, de la formation, de la sensibilisation sur certaines questions, de l’ergonomie, de la communication sur d’autres types d’actions comme des études de prévention et de diagnostics sur certains risques.

Ça fait 30 ans qu’on réalise ces actions chez Ariane Conseil. 30 ans d’expérience sur ces domaines du Handicap, de la Santé au Travail et Qualité de Vie au Travail.

QUAND ON PARLE DE RPS, DE QUOI PARLE-T-ON EXACTEMENT ?

C’est l’ensemble des éléments, qui peuvent créer des tensions dans une situation de travail. Ces éléments vont potentiellement provoquer des troubles, ou avoir un impact en terme de santé, pour les salariés qui y sont confrontés.

  • Il s’agit à la fois de la santé physique, psychologique, mais aussi sociale. Il y a des grandes catégories. La première catégorie de risques est celle qui concerne le travail lui-même : la quantité de travail, l’intensité, la complexité, des difficultés ou des questions sur la conciliation entre la vie personnelle et la vie professionnelle.
  • Puis il y a d’autres dimensions toutes aussi importantes. Les relations au travail et de travail, avec le management et le style de management pratiqué dans l’entreprise. Il y a aussi la capacité de soutien entre les collaborateurs ou du manager vis-à-vis des collaborateurs. Puis les pratiques de reconnaissance du travail accompli, qui sont faites. Il y a aussi les régulations lors de conflits et tensions.
  • Il existe d’autres axes parmi les risques psychosociaux : les conditions de travail, qui peuvent avoir un impact humain sur les salariés. Puis toutes les questions concernant la sécurité ou insécurité du poste, de l’emploi, et d’autres questions concernant le sens du travail et l’autonomie.

QUELS SONT LES ENJEUX LIÉS AUX RPS AU TRAVAIL ?

Lorsque les RPS ne sont pas bien prévenus, ça peut engendrer un certain nombre de difficultés. Il y a 2 types de difficultés principales.

  • Les difficultés individuelles pour les salariés. Ils peuvent être exposés à des troubles comme le burn-out, mais aussi d’autres types d’anxiétés : état dépressif par exemple. Il peut y avoir aussi des conséquences sur la santé physique puisque le stress ou l’anxiété vont engendrer d’autres troubles somatiques.
  • Il y a aussi une part collective de l’impact des risques psychosociaux, qui s’exprime souvent sous forme de désengagement, de démotivation collective, de conflits, ou de baisse de performance et de qualité sur certaines unités de travail.

Ces conséquences sont globales et il y a une obligation légale des employeurs à faire de la prévention de ces risques, mais il y a aussi un vrai impact en terme de qualité et de performance.

COMMENT INTÉGRER LES RPS DANS LE DOCUMENT UNIQUE ?

Il y a deux points importants.

  • Le premier c’est d’avoir des acteurs en interne de l’entreprise, qui vont piloter les démarches et l’évolution des risques. Ils vont être des acteurs bien formés. Les risques psychosociaux ne sont pas toujours visibles mais il s’agit d’un domaine assez complexe, technique et vaste. C’est très important de bien comprendre leurs mécanismes, comment ils fonctionnent et comment les identifier, les repérer, les prévenir.
  • Il faut aussi pouvoir explorer les spécificités de l’entreprise. Chaque poste, chaque entité de travail et chaque unité n’ont pas les mêmes risques. C’est très changeant d’un environnement à l’autre. Il faut réaliser une sorte de consultation bien menée, auprès de l’ensemble des métiers et des unités de travail.

C’est souvent important d’avoir recours à un conseil ou à une aide experte, pour pouvoir structurer sa démarche, l’outiller et bien la préparer.

COMMENT DES OUTILS COMME WINLASSIE PEUVENT-ILS AIDER À LA PRÉVENTION DE CES RISQUES ?

Des solutions comme WinLassie peuvent être utiles pour plusieurs raisons.

  • Premièrement, tout ce qui va nous permettre de bien intégrer toutes les données qu’on a récupéré, de façon fluide et facile, va nous faire gagner du temps et va permettre de préparer le plan d’action et de prévention. Des outils tels que celui-ci permettent de prioriser et de bien préparer cela.
  • La deuxième raison c’est qu’un outil de cette sorte-là est assez mobile, modulable. Chaque entreprise a ses propres facteurs de risques, ses propres façons de côter ses exigences et va donc pouvoir s’adapter.
  • La dernière raison est qu’il s’agit d’un outil qui permet un suivi des plans d’actions, ce qui est peut-être le plus important une fois que les plans d’actions sont en route. Il faut savoir évidemment que le Document Unique est à réactualiser tous les ans. Ça peut être un outil tout à fait intéressant pour ça.

AVEZ-VOUS UN EXEMPLE DE SITUATION DÉGRADÉE EN RAISON D’UN MANQUE DE PRÉVENTION DES RPS ?

On peut prendre l’exemple d’un bureau d’étude qu’on a accompagné. Il n’avait pas fait l’objet d’une politique de prévention, d’évaluation très précise des risques psychosociaux. Il y avait assez peu de risques si on regardait de loin. Les conditions de travail étaient globalement bonnes. Mais il y a eu une alerte auprès du CSE en raison de conflits et de tensions très fortes à l’intérieur de ce bureau d’étude. On avait été sollicité pour un diagnostic des risques psychosociaux, qui a fait émerger le fait qu’il y avait un réel problème de clarification des rôles dans ce bureau.

Quand on est arrivé, la tension était particulièrement tendue, avec un droit d’alerte. La réalisation d’un diagnostic a permis dans ce cas-là, de bien comprendre l’origine de ces conflits puis de faire un véritable travail sur la clarification des rôles et périmètres de chacun, donner plus d’autonomie à certains rôles pour qu’ils puissent travailler sans entrave, puis également modifier certains styles de management qui posaient des problèmes dans cette configuration là.

Leader des solutions logicielles dédiées au management de la prévention des risques professionnels et de la santé au travail.